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Visites Apogée Culture 7 et 8: La Comédie de l’Est à Colmar et la Kaserne à Bâle 2/2

Le jeudi 29 janvier 2015, Apogée Culture et des étudiants de l’Université de Strabourg ont exploré les contours culturels des frontières du Rhin en visitant la Comédie de l’Est à Colmar et la Kaserne à Bâle en Suisse. Exploration administrative à travers les mots de Thomas Keller, directeur administratif, et Nico Grüninger, chargé de la communication et de l’éducation culturelle, de la Kaserne.

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Participants aux visites de la CDE et de la Kaserne © DALGO
  • Un espace dédié à la création contemporaine en musique, en théâtre et en danse

La Kaserne de Bâle se situe dans un enclos bordé d’une ancienne église.

Au XIXème siècle, des militaires achètent ce que l’on appelle le petit Bâle, situé sur la rive droite du Rhin. Ils y construisent une caserne. Dans les années 1950, ils quittent le centre des villes. Ils vendent alors leur caserne à la ville de Bâle.

« Les bureaux sont placés à proximité des salles pour être au plus près des performances » Nico Grüninger

L’esprit artistique de cet enclos a émergé dans les années 1970 alors que des ateliers d’artistes sont installés dans l’église et que la ville approuve l’appropriation de cet espace par des arts alternatifs. Petit à petit, pour des raisons de sécurité et de voisinage, l’offre culturelle s’y est structurée pour finalement donner naissance à une association régissant la Kaserne de Bâle. Celle-ci abrite aujourd’hui des spectacles contemporains de musique, de théâtre et de danse.

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Accueil à la Kaserne par Thomas Keller à gauche et Nico Grüninger à droite © DALGO

« Il faut connaître le public » Thomas Keller

La Kaserne est en partie financée par la ville de Bâle mais cela ne constitue pas sa ressource majoritaire. Ses recettes sont largement constituées par la billetterie. Le tout forme un budget de 5 millions d’euros. Du mécénat complètent ces ressources.

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Une des salles de spectacle de la Kaserne © DALGO
  • L’art d’articuler des concerts et des spectacles

Elle a pour missions principales d’accueillir des concerts et des spectacles et se positionne comme un laboratoire pour la création contemporaine en arts de la scène et en musiques actuelles, bien qu’elle ne produise pas de spectacle seule. Cette structure privilégie la dimension internationale dans sa programmation. Chaque année, elle organise environ 270 manifestations et accueille 60 000 spectateurs.

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Les loges de la Kaserne © DALGO

« Le programme de la Kaserne, c’est aussi beaucoup de montage et de démontage » Thomas Keller

La plus grande performance de la Kaserne est de savoir articuler les spectacles et les concerts. Ces deux types d’événement ne nécessitent en effet pas la même organisation des salles, notamment en ce qui concerne les places assises et les réglages techniques. Cela implique beaucoup de montages et de démontages et une grande coordination dans la mesure où la Kaserne accueille parfois deux spectacles par jour.

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Thomas Keller © DALGO

Par exemple, un spectacle dans l’ancienne étable des chevaux peut accueillir 360 spectateurs ou 1200 personnes pour un concert. En outre, alors que l’une des salles est préparée pour le spectacle de théâtre Together de Marcel Schwald (les sièges du public sont répartis par petits groupes au service de la mise en scène), la salle voisine abrite des platines déposées sur des balles de squash pour éviter les secousses aux sons des DJ Shadows, programmés pour le lendemain de notre visite. Autre contrainte de gestion, les spectacles de théâtre se programment un ou deux ans à l’avance alors que les concerts ne sont en général organisés que quatre à cinq mois à l’avance.

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Préparation du concert des DJ Shadows © DALGO

Cet espace bénéficie d’un programme original et de l’espace transfrontalier mais les billets restent chers, notamment pour un public français qui n’a pas le même niveau de revenu qu’en Suisse : une place de concert coûte entre 30 et 45 euros. Cette structure établit néanmoins une politique d’abonnement et dispose d’un socle stable de personnes qui reviennent régulièrement.

La Kaserne ne dispose pas encore de salle de répétition mais, comme nous l’indique Nico Grüninger, des travaux de rénovation dans l’enclos pourront lui permettre d’acquérir de nouveaux espaces

Thomas Keller est le directeur administratif de la Kaserne. Il a d’abord étudié la littérature allemande puis a poursuivi sa formation avec un master de finance à Zurich. Il a étudié le théâtre en parallèle.

Nico Grüninger est chargé de la communication et de l’éducation culturelle. Il a étudié la littérature allemande tout en faisant du théâtre. Il a d’abord été engagé comme free-lance à la Kaserne pour organiser le Youth Club, autour de la médiation culturelle pour les enfants, avant d’occuper son poste actuel.